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Je me suis rendue compte récemment que mes potes en Grande Bretagne (et aussi en France, pour être honnête) me demandaient fréquemment mon avis sur Bande de filles. Le film est sorti il y a super longtemps et je suis cruellement en retard (mais je suis une hipster donc vous me pardonnerez). Je n’étais pas sure d’aller le voir mais je voulais voir la tête de certain des acteurs que je connaissais et qui jouent dans le film. (Comme le dit Joe Gilgun, je n’ai pas de télé parce que…) A PRECISER. Et voici mon avis. Je ne sais pas ce qu’il vaut mais j’imagine qu’il est important pour certains d’entre vous.

J’ai écris pour le magazine Media Diversified un article sur l’invisibilité des noirs de France dans les médias. J’ai brièvement évoqué Bande de fille. Tous les 10 ans environ, sort au ciné un film sur la banlieue qui “dépeint la réalité des cités” en utilisant des acteurs novices, sélectionné Les héroines noires de ces films semblent toutes sorties du même moule: elles vivent dans des cités, éduquées pour la majorité par des mères célibataires, subissent la pression de leurs grands frères cousins dans la cité qui s’opposent à leur émancipation.

Ces filles subissent de terrible épreuves: prostitution, drogues, mariages forcés, misogynie et violence domestique, choc des cultures, et caetera. Et à la fin de ses films, les héros arrivent rarement à échapper à leur condition sociale et raciale. La cité est une enclave d’ou on ne peut s’échapper. Le misérabilisme banlieusard est un stéréotype largement répandu dans le cinéma français. En 2000, c’était La Squale. En 2001, Fatou la Malienne. En 2014, Bande de filles.

Every ten years or so, a French film is released, with the goal of portraying the real lives of black Frenchs. The characters always go through awful struggles and live in what filmmakers believe is black people’s natural environment: “les cites”. These films have the best intentions, but completely lack any kind of relatability, because they are made by people who are not black, and not even working class. In 2000, it was La Squale. In 2001, Fatou la Malienne. In 2014, it was Bande de filles (Girlhood). After these films, almost none of the actors go on to have a career.”

J’ai finalement vu le film…sous titré en anglais, ce qui est ridicule! Le titre anglais ait Girlhood, ce qui m’a déplu car un titre aussi généraliste donne l’impression d’englober une réalité, une expérience commune et ce n’était pas le cas. Girlhood pour moi signifie qu’il s’agit ici d’un film porte drapoeau, représentatif de l’expérience des filles noires de cité, ce qui n’est pas le cas. Je préfère le titre français, une fois n’est pas coutume.

Le film est visuellement splendide. La scène ou “Marieme A PRECISER” traverse la chambre d’hotel, avec la vue de Paris et la défence tout autour est splendide. J’avais limite envie de squatter une chambre d’hotel et tout foutre en l’air moi aussi (mais je ne le ferais pas parce que c’est illégal et que je suis pas une rock star).  J’ai adoré la complicité entre les actrices. Je pense que c’est la première fois qu’on voit une bande de filles noires passé de bon moment à l’écran, rire entre elle, sans qu’elles soient des prostituées/et ou clandestines.

Mais j’ai aussi regardé Naissance des pieuvres quand j’avais 15 ans et je me rappelle avoir été émue par la justesse du film, et à quel point il représentait la justesse et la beauté le fait de tomber amoureuse d’une autre fille. Je m’y suis retrouvée. J’ai aussi regardé Tomboy, et la encore j’ai été satisfaite qu’un film aborde avec réalisme la difficulté d’être en accord avec le sexe et le genre que la société nous impose. La encore, je me suis retrouvée dans l’histoire et les personnages. Et c’est pour ça qu’e tant que fan de Céline Sciamma, en tant que fille noire qui a grandi dans une cité comme c’est fille, je n’ai absolument aucune impression mémorable du point de vue de l’histoire et du scénario de Bande de filles, tout simplement parce qu’il n’y a pas de réalisme ou de profondeur dans les personnages ou dans leur histoire.

Et il n’y en a aucune parce que, comme l’a dir Sciamma elle même, en tant que femme blanche issue d’un millieu aisé, elle ne se sentait pas à sa place de raconté cette histoire. Elle a quand cependant laisser sa caméra observer ces filles et c’est ce qu’on voit: de belles images. Les français non blancs non pas de place sur les écrans français, hormis quand ils sont réduits à des stéréotypes provoquant l’hilarité générale. Des tas d’artistes, activistes et cinéastes se battent pour raconter nos histoires, notre réalité, notre humanité mais demeurent invisbles, reduits au silence ou accusé d’être communautarisme. Et tant que cette situation restera la même, je ne pourrais tout simplement appludir de belles images sans fond, juste parce que l’on y voit, pour une fois, des visages noirs.

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