Mon idole est morte la veille de mes 19 ans. Elle avait réussi à vivre à l’abri de la folie qui peut accompagner le succès. J’avais écrit les Chats Errants pour qu’un jour elle puisse ne serait ce qu’en entendre parler mais voila, elle est partie sans m’attendre. C’est un peu l’apothéose d’une année exceptionnelle pour moi.

Ca a commencé en janvier, mon agent m’a proposé un rôle qui s’elevait au dessus des habituels rôles-de-prostituée-décérébrée-analphabète (je n’ai rien contre ce genre de rôles mais à chaque fois ils sont mal écrits). J’ai passé le casting en m’emmelant dans les lignes.

J’en suis ressortie dépitée, mais j’étais bien la seule : le réalisateur m’a rappelé et j’ai passé deux autres auditions. A la veille de mon 18e anniversaire, j’ai appris qu’ils m’avaient choisie. Je me suis mise à multiplier les répétitions avec les différents acteurs. J’ai découvert un monde et des individus qui, tous plus fêlés que les autres, m’ont fascinée : j’avais vraiment l’impression d’avoir découvert ma famille de cœur.

J’ai du sécher certains cours, y compris au cours du tournage. Mon premier jour a été une comme une renaissance, c’était un nouveau monde qui s’offrait devant mes yeux : un film comptait beaucoup sur ces acteurs, mais n’étaient rien sans les costumiers, accessoiristes et autres.

Le monde du cinéma n’est pas réputé pour sa justesse et plus le rôle est important, plus le nombre de gens dévoués à soi augmente. Toutes les scènes sont répétés inlassablement et une dizaine de personnes sont derrière à épier les moindres faits et geste Pourtant, tous ensemble nous formons une équipe unie par un projet, envers et contre tous.

Cette belle aventure a eu une fin et le retour à la réalité ne m’a jamais paru aussi difficile. Les cours étaient abstraits, inintéressants et je ne cessais de penser que ma place était ailleurs, là ou je faisais ce que j’aimais. Heureusement, un évènement m’a permis d’oublier le quotidien du lycée : j’ai appris qu’ayant gagné un concours, j’allais enfin être publiée. Après tant d’années, cela m’a paru comme une bénédiction de savoir qu’une de mes nouvelles avait trouvé son public. J’ai donc fait l’expérience de l’ensemble de la paperasse auquel est soumis un écrivain avant de se voir publier, et ce à deux mois du bac, qui me paraissait d’ailleurs bien loin.

Pour me retrouver, avec une mention Bien, sans fac fixe et obligée de prendre la première venue. Ensuite j’ai passé les concours des Conservatoires d’arrondissement, pour finir dans le 19e à faire ce que j’aime toute la journée et un peu de droit le matin.

J’ai écris un scénario qui j’espère se matérialisera et il me reste bien plus à accomplir.

J’ai vécu la meilleure année de ma vie- j’avoue que jouer les mini Hannah Montana a quelque chose de vraiment plaisant. J’ai enfin découvert mes vocations et ai réussi à passer mon bac.

Comme quoi, tout est possible.

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